Vois-tu, quand il est question de faire un choix, ce que je reproche au tout-venant, c'est de ne chercher dans les conséquences de ce choix qu'une confirmation de leurs croyances. Pourquoi les laisser croire qu'ils sont libres alors qu'ils ne sont libres ainsi que d'exprimer leur petitesse et leur médiocrité ?
- D'autres te répondrons, mon cher, qu'ils ne se font aucunes illusions sur leur supposée liberté, et qu'ils ne cherchent dans les conséquences de leurs choix qu'à en apprendre d'avantage sur eux même, ou sur leur déterminisme.
- Ces gens là sont biens rares. Et puis à quoi bon ?
- Cela sont trop rares, c'est certain, mais tu a depuis longtemps désespéré de croire en l'homme, de toute évidence.
- Je n'aime que le doute, et mes contemporains le fuient. Alors, je fuis mes contemporains.
- C'est lorsqu'on doit choisir que l'illusion de liberté est la plus éclatante.
- Certains s'en aveuglent, oui.
- Si je te demande si tu veux ton steak bien cuit ou saignant, te sens-tu libre de me répondre "saignant", alors que tu aimes ta viande bien cuite ?
- Assurément. Et pourtant je dis "bien cuit".
- Et pourtant tu dis bien cuit. Il serait stupide de dire le contraire.
- Stupide est le mot, oui...
Je profite de ce petit dialogue pour faire une entrée en matière sur un débat qui devrait en titiller plus d'un, celui du déterminisme.
En effet, c'est une question qui nous sans doute tous traversé l'esprit, ou du moins qui le fera après la lecture de ce post. Beaucoup de personnes ont essayé de mettre en avant ce questionnement, avec par exemple, le film Matrix 2, pour ne citer que lui.
La question qui vient alors se poser est double. Premièrement, as-t-on réellement le choix, lorsqu'on est confronté à plusieurs options ?
En effet, pour en revenir à l’exemple donné en introduction, personne ne répondrais "saignant" alors qu'il souhaite manger de la viande bien cuite.
J'entends déjà les réponses : "Mais moi, je n'ai qu'a aller au restaurant, et demander de la viande saignante, et pour te le prouver, je vais le faire." Stop. Réflexion. Y seriez vous allé si je ne vous avait pas induit ce questionnement ?
Nous en arrivons au deuxième point. Si tout d'abord nous répondons à chaque choix en fonctions de nos désirs, ce qui n'en fait pas vraiment des choix, sommes nous maîtres de ces derniers ? En effet, d'une simple remarque, j'ai modifié ce désir, en vous donnant l'envie de me donner tort. Ou pas, si vous n'en n'avez rien à faire - ou que vous considérez votre appétit avant l’intérêt philosophique. Dans ce cas, la volonté ne viens pas de vous, mais de l’extérieur. Et si chacun de nos désirs était simplement la conséquence d'une série d'événements ? Et si l'effet papillon fonctionnait aussi bien sur la volonté de quelqu'un que sur les phénomènes naturels ?
Et là viens le doute. Sommes nous uniquement le bilan d'une succession, et dépourvus de la moindre volonté propre ?
Source : http://www.jeuxvideo.com/chroniques-video/00000345/3615-usul-le-choix-00000183.htm
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