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06 mai 2014

Liberty.

La définition de la liberté tiens en plusieurs points essentiels que j'ai déjà évoqué, mais développons les :

La liberté, au sens "vulgaire" du mot, c'est faire ce qu'on veut. Tout ce qu'on veut, quand on veut, comme on veut. Cette liberté est celle qu'on perçoit pendant des vacances, pendant qu'on fait la fête, pendant qu'on fait des choses interdites, bref, quand on se laisse aller au désir, aux pulsions, sans se laisser contraindre par aucune morale, aucune lois. Cette liberté est souvent dénigrée par la philosophie, et non sans raisons, mais il est bon de la citer en introduction.

Pour contrer ce propos, on peut citer Rousseau, qui a écrit ceci : "On pourrait, sur ce qui précède, ajouter [...] la liberté morale qui seule rend l'homme vraiment maître de lui ; car l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté"

En effet, selon lui, se laisser aller à ses désirs et pulsions serait tout simplement se réduire en esclavage de sa propre condition animale, et le propre de l'homme étant de savoir s'extraire de cette condition par la raison, la liberté humaine réside justement dans notre capacité à nous imposes à nous-même des lois, et à les respecter. Ces limites qu'on s'imposent ne sont alors pas des contraintes à la libertés, mais définissent un domaine d'action où notre liberté peut alors exister.

Ainsi, en posant cette limite, on pose une séparation entre ce que je peux faire, et ce que je veux faire. "Je peux aller baiser toutes les femmes du quartier, mon instinct de reproduction me le conseille d'ailleurs ! Mais je suis libre de ne pas le faire, car je suis un homme fidèle."

En ça résiderait alors la liberté philosophique. D'ailleurs il est important de noter que ces lois qu'on vient se donner sont nos lois, pas des lois extérieures. Évidement, rien n'exclue que ce soit les lois de quelqu'un d'autre, mais l'acte de décider de les suivre est toujours personnel. Si on nous impose de suivre une loi, elle n'entre plus dans le contexte que je viens de développer. En somme, si on décide de suivre la loi d'un état, c'est un acte libre, si l'état nous impose sa loi, c'n'est plus un acte libre. Un autre point important est que cette liberté n'est teintée d'aucune valeur morale : toute valeur morale n'étant que relative et personnelle, en imposer une serait contraire à la notion même de liberté.

Il est alors possible d'en tirer une définition simple : le libre arbitre, à savoir la capacité à associer le discernement (connaissance de cause, conscience de nos actes) à la spontanéité (trouver l'origine de nos actes à l’intérieur de nous, qu'ils soient issus de pulsions ou de la réflexion). En résumant, le libre arbitre c'est notre capacité à choisir les choses que l'on veut faire parmi celles que l'on peut faire, et c'est la plus simple des définitions de la liberté en philosophie.

Le libre arbitre ne repose pas sur nos capacités. Un homme en prison, par exemple, ne peut pas grand chose : Il est en prison. Toutefois, cela ne le prive en rien de son libre arbitre, il est toujours capable de choisir ce qu'il veut faire parmi ce qu'il peut faire (à condition d'être encore capable de discernement. Il est donc possible contrairement aux idées reçues de priver un homme de son libre arbitre, en le privant de sa capacité de discernement avec de la drogue, par exemple. Et je viens de me contredire moi-même, youpi !).

Une autre manière de définir la liberté, cette fois non sur le plan purement philosophique, mais sur le plan des capacités, c'est la liberté d'action.

Cette liberté est facile à définir si on prend le problème à l'envers : quand n'est-on pas libre de nos actions ?

Il existe deux manières totalement distinctes de répondre. Celle des capacités "absolues", et "relatives".

L'approche relative est la plus simple, nous commenceront donc par l'autre : La liberté d'action selon une approche absolue se définit par une liste arbitraire de nos capacités. Dans ce cas, il n'est plus question d'être libre ou de ne pas être libre, mais il est question d'être "libre de". Un oiseau est libre de voler, un poisson est libre de rester sous l'eau sans remonter à la surface et sans mourir, etc. En cela, un homme n'est pas libre de se téléporter, par exemple. Un exemple simple : Si vous décidez de ne plus tuer un seul être vivant, vous en serez incapable, dans ce cas la liberté d'action absolue vous manquera. En effet, vous tuez des insectes, des plantes, des bactéries, en marchant, en bougeant, en respirant, bref, en vivant. Il vous est impossible, même mort, de cesser d'en tuer. Vous n'êtes pas libres de le faire.

L’approche relative quand a elle définit le rapport entre ce que nous pouvons faire selon un approche absolue, et ce que nous avons effectivement la capacité de faire. Un homme est libre de courir, un homme enchaîné ne l'est pas. Cette approche est la plus pragmatique, elle définit ce que l'homme peut réellement faire à l'instant exact ou l'on parle. Ainsi, un paraplégique n'est pas, selon cette définition, privé de la liberté de marcher. Il n'en possède simplement pas la capacité. L'exemple évident d'une privation de liberté relative est le cas d'un homme enchaîné.

Ces deux approches déterminent les capacités d'un individu. Comme je l'ai explique plus haut, la liberté philosophique, le libre arbitre, repose sur deux facteurs :

Le discernement, et la spontanéité. Mais ces deux facteurs reposent eux-même sur la capacité de l'individu : En effet, la spontanéité, c'est nos capacités. La spontanéité, c'est ce que nous sommes capable de créer, notre pouvoir, c'est notre liberté d'action. D'ailleurs, le discernement est lui-même une capacité. Le libre arbitre, donc la liberté, peut donc se définir comme la jonction de nos capacités d'action et de notre capacité de discernement.

On peut donc conclure, après tout cet interminable pavé, que la liberté d'un individu est composée de deux composantes majeures :

La liberté d'action, la capacité, le pouvoir de l'individu, le discernement, la capacité de l'individu à déterminer ce qu'il veut parmi ce qu'il peut. La liberté ne saurait se passer d'aucun de ces deux paramètres, puisqu'un individu privé de discernement n'est pas libre, et individu privé de ses capacités relatives ou, dans certains cas extrêmes, absolues n'est pas non plus libre. Un homme enchaîné n'est certes pas privé de discernement, et donc est toujours capable de libre arbitre, mais sa liberté est tout de même entachée.

Toutefois, même si ces deux axes sont indissociables dans les faits, dans la définition de la liberté, on peut se permettre dans l'exercice de la philosophie de les traiter de manière séparée, choisissant de mettre d'accent sur l'un ou l'autre, pour simplifier le travail de l’esprit sur cette réflexion.

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