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24 août 2013

La Voie est en nous

Pierre Bottero a écrit :
Lorsque j'ai écris ce passage, a la fin de l'envol, j'ai mis en mots la découverte d'Ellana que l'état du marchombre n'est pas lié a de rares et étonnantes capacités physiques mais a la conscience et a la volonté d'arpenter un chemin propre, une voie, à l'intérieur de soi. Un chemin conduisant a sa liberté, a son équilibre, a son harmonie. C'est a ce passage que je songe lorsque des lecteurs me demandent si être marchombre est possible, vraiment possible. A cette question, j'ai envie de répondre qu'il y a deux réponses, celle du savant et celle du poete. Le savant, raisonable et posé, insiste sur le risque qui résulte d'une confusion entre littérature surtout fantastique, et réalité.S'il sait la force des mots et celle des histoires, il considère qu'il y a bien assez de chemins dans notre monde pour s'en inventer de nouveaux. Pour lui, le marchombre est un ami littéraire qu'il serait vain de vouloir ressembler.

J'ai remarqué un truc, tout ce qu'a écrit bottero à propos du marchombre qui ne soit pas le pacte lui même est toujours plus ou moins à coté. J'ai parfois l'impression qu'il est dépassé par la portée de son œuvre.

Être marchombre, ou,être quoi que ce soit d'autre, est-ce que ça nous définit vraiment ? Je ne crois pas non. J'ai récemment discuté de bouddhisme avec un bouddhiste, et j'ai essayé de lui faire comprendre cela : Si tous nos rites, nos actes, nos croyances et savoirs, si tout ça n'est déterminé que par nos choix et nos réflexions, comment pouvons nous nous donner une étiquette ? Il m'affirmait que chacun de ses rites bouddhistes était réfléchi, et qu'il savait pourquoi il le faisait. Je lui ai répondu "dans ce cas, pourquoi tu dire bouddhiste si tu fais ce que tu fais par ta réflexion, et non par ce que c'est ce que font les bouddhistes ?". Il n'a pas vraiment su me donner de réponse. J'en viens à poser la même question : pourquoi nous nommer marchombre, si tout ce que nous faisons vient de nous, et pas d'un dogme extérieur appliqué aveuglément ?

J'ai un peu réfléchi à ça, et une réponse assez simple m'est apparue. Dans les religions, on peut se donner l'étiquette du pratiquant, par ce qu'on accepte les dogmes de cette religion. Dans notre cas, nous n'acceptons aucun dogmes, et cela fait de nous ce que nous sommes.

Mais du coup, est-ce qu'on peut dire que chaque athée est marchombre ? chaque agnostique ? Nah, ça ne suffit pas.

L'autre partie de la définition, c'est celle de la notion de voie plus "traditionnelle". Je suis pompier, politicien, marchand, médecin, soldat, etc. Ou je suis marchombre.

Dans le livre le marchombre s'exprime par le fait qu'il n'a comme objectif que sa voie, et que tout ce qu'il fait à coté est accessoire. Il peut être marchand s'il a besoin de l'être, mais il n'Est pas marchand, il Est marchombre. C'est quelque chose que j'ai remarqué en regardant la version longue d'avatar (lol) : Le héros s'engage dans l'armée, non par conviction politique ou par volonté de se battre pour son pays ou pour la liberté. Non, il s'engage juste par ce que pour lui c'est un bon moyen de progresser personnellement, par l'apprentissage de l'adversité et du combat. En ça je vois une forme de marchombre, sa voie, c'est lui.

C'est ce que Bottero dit par "la conscience et la volonté d'arpenter un chemin propre, une voie, à l'intérieur de soi". Il insiste sur ce point, ce qui fait la voie marchombre c'est qu'elle est à l’intérieur de nous.

Ces deux visions de la "Voie" marchombre sont pour moi parfaitement transposable au monde réel, sans aucune difficulté. En ça je vois le marchombre comme tout à fait réaliste, contrairement à ce que formule Bottero ici. Et encore contrairement à ce qu'il dit, je ne crois pas que la voie marchombre -ou aucune autre- n'est besoin d'être créée. Les voies sont. Le simple fait de choisir de l'arpenter la fait exister. Il n'y a pas besoin de la créer.

Après, la voie ne se limite pas à ça il y a aussi les notions philosophiques d'harmonie/ouverture et autres, qui, en temps que notions philosophiques, sont transposables à toutes les époques et dans tout les temps, sous toutes les formes. La combinaison des trois donne un être que j'imagine sans difficulté arpenter n'importe quelle époque, et n'importe quel contexte.

"La conscience et la volonté d'arpenter un chemin propre, une voie, à l'intérieur de soi"
Pour moi la voie du marchombre est tracée en l'Homme avec un grand H, pas tracée dans le monde dans lequel il vit. Et en ça, elle existe tant qu'il y a des hommes.

1 commentaire:

  1. Ne serait-il pas, tout compte fait, plus raisonnable de dire simplement que nous croyons, sans en être tout à fait sûrs, qu’il y a de la vérité et que certaines de nos croyances présentent des caractéristiques qui font que nous nous sentons autorisés à les qualifier de « vraies » ?
    http://revueagone.revues.org/232

    « Pour moi la voie du marchombre est tracée en l'Homme avec un grand H, pas tracée dans le monde dans lequel il vit. Et en ça, elle existe tant qu'il y a des hommes. »
    Pourquoi la Voie ne serait-elle pas latente dans les deux ?

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